Note de service: Un Chant de Noël de Charles Dickens, illustré par Manuele Fior, Futuropolis (collection « La petite littéraire »)
Alors que tout le monde se prépare à fêter Noël, Ebenezer Scrooge refuse les invitations. Pour ce vieux grincheux que tout le monde préfère éviter, Noël se résume à un simple mot : « baliverne ! » Mais ce soir-là, les esprits de Noël en décident autrement. Le vieil avare reçoit la visite de trois fantômes, passé, présent et futur, qui lui donnent une leçon de vie.
Classique de la littérature paru en 1843, Un chant de Noël est considéré comme l’« œuvre la plus parfaite » de Dickens : c’est son premier et plus célèbre conte. Adapté au cinéma, à la télévision, en dessin animé, en bande dessinée, il a même inspiré le personnage de l’Oncle Picsou ! Il retrouve dans cette édition une nouvelle jeunesse, par sa nouvelle traduction d’Alain Gnaedig et les illustrations de l’immense Manuele Fior.
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Voilà, je peux dire sans crainte que je me retrouve ici en excellente compagnie. Je remercie vivement Alain David de Futuropolis, qui m’a confié cette nouvelle traduction. J’en reparlerai plus en détail.
Ce qui me frappe toujours chez Dickens, qui n’est ni bien compris ni vraiment connu dans le monde francophone, c’est son talent à raconter des histoires, à construire son intrigue, à la faire vivre, à se glisser dans la peau et la psychologie de ses personnages, sans les juger, ou du moins, sans les condamner.
En fait, je trouve que le message de Dickens, s’il y en a un, est un constat très banal: si les gens se comportaient comme il faut, le monde serait ce qu’il doit être.
Ce très bel album fait une lecture de saison tout à fait indiquée. Alors: Bonne lecture!
Note de service: Comment le Père Noël descend par la cheminée - Mac Barnett et Jon Klassen
À l’heure où la fin d’année approche, une des seules vraies questions métaphysiques qui se pose à l’humanité est donc: « Comment le père Noël descend par la cheminée »?
En lisant le nouvel album du formidable duo Mac Barnet et Jon Klassen, vous aurez un début de réponse à cette interrogation fondamentale. C’est publié par Pastel, et c’est le sixième album du duo Mac Barnet & Jon Klassen que je traduis.
C’est aujourd’hui que paraît ma traduction de Mademoiselle Julie, le chef-d’œuvre absolu d’August Strindberg, dans la collection Folio Théâtre, aux Éditions Gallimard.
J’ai également rédigé les notes explicatives de cette édition, ainsi qu’un court texte qui explique l’esthétique et les choix littéraires de cette traduction, car cette traduction s’inscrit dans son temps.
En effet, j’ai bien conscience que certains lecteurs pourront considérer que la pièce de Strindberg date, et c’est ainsi. En revanche, il est plus ennuyeux qu’une traduction soit démodée, or j’ai envie de croire que cette traduction sera à la mode - pour un moment…
Cette nouvelle traduction est accompagnée d’une préface d’Ulf Peter Hallberg, qui a également réalisé une remarquable édition critique de la pièce, avec notamment une étude approfondie de la réception de Mademoiselle Julie depuis sa création.
Choses vues - Août 2023 Le prix de l’eau dans le Finistère
Les congés ne sont vraiment des vacances que si l’ensemble est placé sous le signe de la littérature. D’où un pèlerinage à Moëlan-sur-Mer, où la poète Bodil Malmsten a vécu de 1999 à 2008, avant de passer un peu plus d’un an à Saint-Nazaire et de rentrer en Suède en 2010.
Elle a consacré plusieurs livres tantôt ironiques tantôt aigre-doux sur sa vie en Bretagne, notamment le très réussi « Priset på vattnet i Finistère » (2001). Pour pouvoir assurer la diffusion de certains de ses écrits, et avoir le contrôle de la forme et du fond, elle avait fondé une maison d’édition, appelée « Finistere ».
Note de Service Mademoiselle Julie - Nouvelle traduction et édition critique à paraître chez Folio Théâtre en octobre 2023
Il y a quelques semaines, j’ai corrigé les épreuves de ma traduction de Mademoiselle Julie, le chef-d’œuvre absolu d’August Strindberg. Cette nouvelle traduction est accompagnée d’une préface d’Ulf Peter Hallberg, qui a réalisé une remarquable édition critique de la pièce, avec notamment une étude approfondie de la réception de la pièce depuis sa création.
On aurait envie de dire que Nantes entretient un lien particulier avec la pièce de Strindberg. Le premier traducteur de Mademoiselle Julie, en 1893, est Charles de Bigault de Casanove, professeur d’histoire au lycée de Nantes et conseiller municiapl en 1908. En 2023, le nouveau traducteur de Mademoiselle Julie, c’est moi, ancien élève du lycée Clémenceau à Nantes. Tout s’explique, n’est-ce pas?
Note de service: « La Promesse » de Jan Guillou - mai 2023
Il y a dix-sept ans de cela, j’ai traduit « Le Chemin de Jérusalem », le premier volume de la trilogie d’Arn le Templier, du Suédois Jan Guillou. Il est ressorti récemment, toujours publié par les éditions Agone, sous le titre « La Promesse - Le royaume au bout du chemin, tome 1 ».
Et c’est une bien bonne nouvelle. Cette « Promesse » raconte la jeunesse d’Arn Magnusson, né en 1150 et élevé par les Cisterciens. Avant de se faire Templier, Arn est le témoin des rivalités politiques qui agitent le territoire qui va devenir la Suède.
Ce roman historique et populaire dans le sens exact du terme, c’est-à-dire destiné à être lu par tous, prend à contre-pied la vision habituelle d’un Moyen-Âge sombre et barbare. C’est le roman d’une aventure, certes, mais c’est également le moyen pour Jan Guillou de montrer d’autres facettes de cette époque et de défendre les valeurs de tolérance et d’humanisme dont son héros est porteur.
Enfin, pour 13€, le lecteur peut se divertir et s’instruire pour une dépense très raisonnable.
Contrairement à ce que dit un penseur allemand particulièrement obscur, tous les chemins mènent quelque part, même s’ils sont balisés. Car c’est juste l’homme qui est borné.
Note de service: « Les jours sont comme l’herbe » de Jens Christian Grøndahl - mai 2023
Les jours sont comme l’herbe, de Jens Christian Grøndahl est paru cette semaine, dans la collection Du Monde Entier. C’est le quinzième livre de lui que je traduis.
Dans ce fort volume, on trouvera six romans. Ce sont six romans courts, dans des formats proches de ceux de « Virginia » ou « Quelle n’est pas ma joie », ou un peu plus courts, six textes épurés qui forment comme autant de variations sur le thème des moments décisifs, des moments où la vie prend un tour que l’on n’avait pas nécessairement attendu, avec des choix qui auront un impact sur une vie entière.
Chaque texte possède son identité stylistique propre, avec ces nuances subtiles que l’on a déjà pu voir à l’œuvre chez le grand romancier danois. Je peux vraiment dire que c’est du grand art.
La presse en parle déjà. Ainsi, Lire: « Qu’elles parlent d’amour, de désamour, d’engagement, d’ambition, d’amoralité économique ou de foi authentique, chacune campe un personnage en fuite : évadé, réfugié, fugueur, suicidé ou transfuge de classes. À chacune son point de bascule, imprévu et irréversible. Et à chacune aussi sa réflexion sur l’écriture, qu’elle passe par le journal intime, la rédaction de mémoires ou par cette carte postale déchirée, dont on espère toute une vie l’autre moitié. »
Ou, Le Figaro: « Au choix: longues nouvelles ou courts romans. Il y en a six. Pas un de ces textes n’est raté. Le talent de Grøndahl fonctionne à plein. (…) ses mots sonnent juste. Ils tombent sur la page avec la limpidité d’une goutte de pluie, la douceur d’un flocon de neige. »
Malgré les efforts des autorités qui coulent leurs interdits dans le fer des panneaux dans lesquels nous ne tombons pas, il est interdit de nous interdire de voir la vie en rose.
Ils nous ont bien dit qu’on était essentiels Pour faire tourner leur belle économie. Coûte que coûte, nous n’avions pas de prix. Ils nous ont pris cinq sous pour nos toits et nos Noëls.
Ils nous ont promis l’estime, des primes et la lune, Nous avons eu la fin des droits, la faim du mois. Nous en avons soupé de leurs festins d’entre soi, Nous avons eu le mépris, des miettes et la rancune.
Ils nous ont dit de traverser la rue en riant, Nous, la cohorte des illettrés et des sans-dents. Ils nous ont donné plus de temps et de galère,
Pour passer du labeur à la poussière. En pleine nuit, tel un malfrat, la première cordée Nous a volé nos luttes et deux années.