« Les jours sont comme l’herbe » de Jens Christian Grøndahl

Note de service: « Les jours sont comme l’herbe » de Jens Christian Grøndahl - mai 2023

Les jours sont comme l’herbe, de Jens Christian Grøndahl est paru cette semaine, dans la collection Du Monde Entier. C’est le quinzième livre de lui que je traduis.

Dans ce fort volume, on trouvera six romans. Ce sont six romans courts, dans des formats proches de ceux de « Virginia » ou « Quelle n’est pas ma joie », ou un peu plus courts, six textes épurés qui forment comme autant de variations sur le thème des moments décisifs, des moments où la vie prend un tour que l’on n’avait pas nécessairement attendu, avec des choix qui auront un impact sur une vie entière.

Chaque texte possède son identité stylistique propre, avec ces nuances subtiles que l’on a déjà pu voir à l’œuvre chez le grand romancier danois. Je peux vraiment dire que c’est du grand art.


La presse en parle déjà. Ainsi, Lire:
« Qu’elles parlent d’amour, de désamour, d’engagement, d’ambition, d’amoralité économique ou de foi authentique, chacune campe un personnage en fuite : évadé, réfugié, fugueur, suicidé ou transfuge de classes. À chacune son point de bascule, imprévu et irréversible. Et à chacune aussi sa réflexion sur l’écriture, qu’elle passe par le journal intime, la rédaction de mémoires ou par cette carte postale déchirée, dont on espère toute une vie l’autre moitié. »

Ou, Le Figaro:
« Au choix: longues nouvelles ou courts romans. Il y en a six. Pas un de ces textes n’est raté. Le talent de Grøndahl fonctionne à plein. (…) ses mots sonnent juste. Ils tombent sur la page avec la limpidité d’une goutte de pluie, la douceur d’un flocon de neige. »

Il est interdit…

Choses vues - Mai 2023
« Il est interdit… »


Malgré les efforts des autorités qui coulent leurs interdits dans le fer des panneaux dans lesquels nous ne tombons pas, il est interdit de nous interdire de voir la vie en rose.

Sonnet aux traverseurs de rue

Sonnet aux traverseurs de rue


Ils nous ont bien dit qu’on était essentiels
Pour faire tourner leur belle économie.
Coûte que coûte, nous n’avions pas de prix.
Ils nous ont pris cinq sous pour nos toits et nos Noëls.

Ils nous ont promis l’estime, des primes et la lune,
Nous avons eu la fin des droits, la faim du mois.
Nous en avons soupé de leurs festins d’entre soi,
Nous avons eu le mépris, des miettes et la rancune.

Ils nous ont dit de traverser la rue en riant,
Nous, la cohorte des illettrés et des sans-dents.
Ils nous ont donné plus de temps et de galère,

Pour passer du labeur à la poussière.
En pleine nuit, tel un malfrat, la première cordée
Nous a volé nos luttes et deux années.


A.G., le 16 avril 2023

Un platane remarquable

Choses vues - Un platane remarquable - Février 2023

Je suis allé à Savennières pour rencontrer un ami remarquable.
Remarquable, il l’est par sa taille: presque 20 mètres de circonférence, 25 mètres de haut, et il couvre une surface de près de 1300 m2.
C’est le deuxième plus gros platane de France.
Il en fait de l’ombre, aux hommes… Et il en a vu passer des hommes, depuis trois siècles, voire plus, ce platane d’Orient (Platanus orientalis), encore un immigré qui a pris racine en Anjou…

Épreuves de « Les jours sont comme l’herbe » de Jens Christian Grøndahl

Note de service - Correction des épreuves de Les jours sont comme l’herbe de Jens Christian Grøndahl - 9 mars 2023

Aujourd’hui, j’ai terminé la relecture des épreuves de « Les jours sont comme l’herbe », de Jens Christian Grøndahl.

Dans ce fort volume, on trouvera six romans. Ce sont six romans courts, dans des formats proches de ceux de « Virginia » ou « Quelle n’est pas ma joie », ou un peu plus courts, six textes épurés qui forment comme autant de variations sur le thème des moments décisifs, des moments où la vie prend un tour que l’on n’avait pas nécessairement attendu, avec des choix qui auront un impact sur une vie entière.

Chaque texte possède son identité stylistique propre, avec ces nuances subtiles que l’on a déjà pu voir à l’œuvre chez le grand romancier danois. Je peux vraiment dire que « Les jours sont comme l’herbe », c’est du grand art.

Cela paraîtra le 11 mai prochain dans notre collection Du Monde Entier.
J’en reparlerai.

Nouvelles du Monde - Droits des femmes - 8 mars

Nouvelles du Monde - Droits des femmes - 8 mars

Après une interruption momentanée des programmes due à la « Journée internationale des droits des femmes », notre émission annuelle et mondiale le « Pouvoir de l’Homme » va reprendre sa diffusion quotidienne.

La plage de l’huître bleue

Choses vues - La plage de l’huître bleue - Février 2023

Il est des pays proches où les plages ne sont pas de sable d’or mais de coquilles de nacre bleue. Les huîtres répondent et se ramassent à l’appel.

Les clichés ont la vie dure

Choses vues - Les clichés ont la vie dure - Janvier 2023

Les clichés ont la vie dure,
de l’églantine au chêne pourpre,
de Pomport à Saint-Florent,
les deux-chevaux transportent
sur toutes les places des marchés
le même autrefois, le même futur.

Les rives de l'Erdre

Choses vues - les rives de l’Erdre - février 2023

Ce sont des instants sur les rives de l’Erdre, cette rivière qui rime inconsciemment avec « perdre »…


« L’homme commence sa lettre
et l’écrit se continue, fastidieux, déplorant inconsciemment cette fatalité analyste qui est engendrée par le doute moderne. »

Lettre d’André Derain à Vlaminck, un jour de 1906

Ce sera un jour…

Choses vues - Ce sera un jour - août 2022

Parfois, on ne sait ce qui commente quoi. La photo ou le texte.
J’ai traduit ce poème de Lars Gustafsson qui s’accorde avec l’image prise en Suède un jour d'août.


Ce sera un jour

Ce sera un jour du début août
les hirondelles seront loin mais quelque part un bourdon
cherchera son chemin
à l’ombre du framboisier
 
Un vent léger mais pas obstiné
Passera sur les prairies du mois d'août
 
Tu seras là
mais il ne faut pas que tu parles trop
juste que tu me caresses les cheveux
Et que tu me regardes dans les yeux
 
Avec ce petit sourire
au coin de l'œil
Et puis je verrai
non sans soulagement
 
ce monde disparaître

—-

För mina nordiska vänner som vill läsa originalet av Lars Gustafsson (En tid I Xanadu, Natur & Kultur, 2002):

Det skall vara en dag

Det skall vara en dag i början av augusti
svalorna borta men någonstans en humla
kvar som prövar sin stråke
i hallonskuggan

En lätt men inte envis vind
skall gå över augusti månads ängar
 
Du skall vara där
men du skall inte tala så mycket
bara stryka litet över mitt hår
och se mig i ögonen
 
med det där lilla leendet
längst inne i ögonvrån
Och så vill jag
inte utan lättnad
 
se denna värld försvinna